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Conférence Les trois solitudes

Combattre l'indifférence à l'égard des autochtones

Virginie Duceppe-Lamarre, coordonnatrice d'Amnistie internationale à l'UdeS, Alexis Beaudet, étudiant à la maîtrise en histoire, Éolie Hébert, copropriétaire du salon de thé l'Arbre à palabre, Marilyse Solis, étudiante au baccalauréat en histoire, Régine Debrosse, étudiante en psychologie à l'Université de Montréal, et Christopher Campbell-Duruflé, étudiant en droit à l'Université McGill.
Virginie Duceppe-Lamarre, coordonnatrice d'Amnistie internationale à l'UdeS, Alexis Beaudet, étudiant à la maîtrise en histoire, Éolie Hébert, copropriétaire du salon de thé l'Arbre à palabre, Marilyse Solis, étudiante au baccalauréat en histoire, Régine Debrosse, étudiante en psychologie à l'Université de Montréal, et Christopher Campbell-Duruflé, étudiant en droit à l'Université McGill.
Photo : Jonathan Guilbault

9 avril 2009

Robin Renaud

Quelle place fait-on aux peuples autochtones du Canada? Comment les Amérindiens sont-ils affectés par l'isolement auquel ils sont souvent confinés? Comment résoudre les enjeux qui touchent à leurs droits? Voilà autant de questions qui ont fait l'objet de la conférence Les trois solitudes organisée à l'initiative du groupe Amnistie internationale de l'UdeS, le 18 mars au Carrefour de l'information. Alexis Beaudet, étudiant à la maîtrise en histoire à l'UdeS, Christopher Campbell-Duruflé, étudiant en droit à l'Université McGill, et Régine Debrosse, étudiante en psychologie à l'Université de Montréal, y sont allés de présentations en lien avec leurs domaines d'études respectifs.

Pour Virginie Duceppe-Lamarre, coordonnatrice du groupe Amnistie internationale sur le campus, cette activité a confirmé que la question autochtone suscite beaucoup d'intérêt. «Selon les commentaires recueillis, plusieurs personnes se disent sensibles à la question des premières nations, bien que beaucoup de gens admettent connaître peu de choses sur la réalité des peuples autochtones», dit-elle.

Alexis Beaudet ajoute que la participation de conférenciers de domaines distincts a permis aux participants de voir la question autochtone sous plusieurs facettes. «Par exemple, en abordant l'aspect psychologique, Régine Debrosse a évoqué les problèmes de victimisation et d'estime de soi qui touchent les populations qui vivent dans les réserves. De son côté, Christopher Campbell-Duruflé a démontré le processus de réduction juridique qui a mené à la situation actuelle dans les réserves.»

Abattre les préjugés

Dans sa communication, Alexis Beaudet a voulu rappeler que les autochtones ont une histoire qui ne se limite pas à celle de leur conquête et de leur lente assimilation par le gouvernement canadien. Il s'est donc attaqué à certains préjugés tenaces qui sont accolés aux peuples autochtones. En effet, certaines idées continuent d'être véhiculées, comme le fait que les Amérindiens n'ont pas le vertige, ou que les peuples autochtones sont incapables de contribuer à l'économie.

«Or, ces idées sont souvent non fondées, de l'aveu même des autochtones, dit l'étudiant. Par exemple, dans le documentaire de l'ONF High Steel, on voit bien que le travail des Amérindiens dans les gratte-ciels n'est pas dû à un pouvoir surnaturel qui les rendrait insensibles au vertige, mais bien à un esprit de corps de métier très développé.» Cet exemple anodin est représentatif de la méconnaissance – voire de l'indifférence que beaucoup de gens entretiennent au sujet des autochtones.

«On entend souvent des commentaires selon lesquels les Amérindiens ne paient pas d'impôt et se font entretenir par l'État, poursuit Alexis Beaudet. Mais combien de gens savent que les autochtones n'ont pas la possibilité d'acheter à crédit ou de contracter une hypothèque?» L'étudiant rappelle que les Cris de la Baie James ont démontré qu'ils pouvaient structurer leur économie après avoir reçu des compensations financières à la suite de la Paix des braves signée en 2001 par le gouvernement du Québec.

Un intérêt soutenu

Quelque 45 personnes ont assisté à la conférence, dépassant ainsi les attentes des organisateurs. En plus des trois présentations, la conférence était suivie de la projection du film Le peuple invisible de Richard Desjardins et d'une dégustation de tisane sauvage cueillie et confectionnée par les propriétaires du salon de thé l'Arbre à palabre. «Même si la soirée a duré environ quatre heures, plusieurs personnes ont continué de discuter longuement après la projection», dit Alexis Beaudet.

Un tel événement encourage Virginie Duceppe-Lamarre pour la relance du groupe Amnistie internationale. «Nous nous intéressons à des questions internationales comme la situation des droits humains en République démocratique du Congo, dit-elle. Mais la question des droits des autochtones est aussi un sujet crucial, et l'activité a démontré le besoin de mieux faire connaître les enjeux qui concernent les Amérindiens. Plusieurs participants se sont dits touchés, voire bouleversés par ce qu'ils ont appris. Une telle rencontre va dans le sens de la mission d'éducation populaire que se donne notre groupe.»

Amnistie internationale invite d'ailleurs la communauté universitaire à joindre ses rangs.

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